Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que vous nous rendissiez nostre droit heritage du royaume de France, lequel vous nous avez lonc temps occupé en grant tort. Et pour ce que nous voions bien que vous entendez de perseverer en vostre injurieuse detenue et sanz nous faire rayson de nostre droituriere demande, sommes nous entrez en la terre de Flandres comme seigneur souverain d’icelle et passé parmi le pays, et vous signifions que pris avons[1] l’ayde de Nostre Seigneur Jhesu Crist et [nostre] droit avec le pooir dudit pays et avec noz gens [et] aliez. Regardanz le droit que nous avons à l’eritage que vous nous detenez à grant tort, nous nous traions vers vous pour mettre brief fin sur nostre droituriere demande et chalenge, si vous voulons[2] aprochier. Et pour ce que si grant pooir de gens d’armes qui viennent[3] de par vous ne se pourroient mie tenir longuement ensemble sanz faire grant destruction au peuple et au pays, laquelle chose chascun bon crestien doit eschiver, et especiaument prince, et autre qui se tient pour gouverneur de gent ; si desirons moult que en briez jours se preissent[4] et pour eschever mortalité de peuple, ainsi que la querelle est apparissant à nous et à vous, et la destruction de nostre chalenge se feist entre nous deus ; laquelle chose vous offrons par les choses dessus dittes, comment que nous pensions bien la grant noblesce de vostre corps et vostre sens et avisement. Et ou cas que vous ne voudriez celle voie, que

  1. « Ovesque nous » (Rymer).
  2. « Voillez » (Rymer).
  3. Rymer ajoute ici « de nostre part et que bien quidoms que vous avierrez de votre part », au lieu de par vous
  4. Dans Rymer on a : « que brief point se prist ».