Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/267

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plusseurs et tantost pendre, si comme commandé leur avoit esté ; entre lesquiex, il ot i pendu, lequel estoit dyacre, si comme l’en disoit, et tantost après cessa toute celle sedicion.

En ce meismes an, en la ville de Paris, et meismement environ Paris et au bois de Vincennes, là où la royne vouloit que une grant feste fust faite pour la cause que elle avoit eue un fil nouvellement, il vint une très forte tempeste, laquelle trebucha i très fort mur et rompi et abati plusseurs arbres audit boys.

En ce meismes an, l’abbé de Saint-Denis en France, messire Guy de Chastres[1], lequel s’estoit eu moult sagement ou gouvernement de sa maison, c’est à savoir de l’eglise de monseigneur saint Denis, afin que il peust miex vaquer à Dieu et à contemplacion, envoia procureur à la court de Rome souffisaument fondé ; lequel procureur, en la presence du pape, en plain consistoire, de par ledit monseigneur Guy abbé, resigna au gouvernement et à l’onneur de la devant ditte eglise de monseigneur saint Denis. Et assez tost après, frere Gille Rigaut[2], moine de celle meisme eglise, bachelier en theologie et prieur d’Essone emprès Gorbeul, à la subjection du roy de Navarre qui estoit present à la court de Rome, et par le bon tesmoing que son devancier, c’est à savoir ledit monseigneur l’abbé Guy, le-

  1. Guy de Castres, successeur de Gilles de Pontoise comme abbé de Saint-Denis, avait été élu au mois de mars 1326 et son élection fut confirmée le 27 avril suivant. Il mourut en 1350 (D. Félibien, Histoire de l’abbaye royale de Saint-Denis en France, p. 269 et 274).
  2. Gilles Rigaud, qui fut élevé au cardinalat le 17 décembre 1350, mourut à la fin de l’année 1351 (D. Félibien, op. cit., p. 272).