Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si troublé contre lui, il se bouta en sa maison le plus tost qu’il pot ; et ceulz de Gant le suirent assambléement et entrerent en sa maison efforciéement. Finablement, si comme il fuioit de sa maison, il fu suivi du peuple et fu occis moult vilainement environ soleil escoussant. Et combien que l’en l’eust enterré en une abbaïe de nonains au dehors de Gant, toute voies par après il fu gittié à estre mengié et devoré des oysiaux.

Quant le roy d’Angleterre oy ces choses, il se parti de l’Escluse et retourna en Angleterre[1], et envoia gens d’armes et sergans aus arches de Bordiaux pour estre à l’encontre et au devant du duc de Normendie, filz du roy de France, lequel aveques grant compaignie de combateurs, avoit esté envoié en Gascoigne de par le roy.

En celi an, ou moys d’aoust, Jehan de Bretaigne, conte de Monfort, aveques la plus grant armée qu’il pot assambler, vint en Bretaigne et mist le siege devant la cité de Quimpercorentin[2]. Mais les gens au duc de Bretaigne firent lever ledit siege et enclostrent ledit conte en i chastel ouquel il estoit retrait. Mais ne demoura gaires après que ledit conte issi dudit chastel et s’en ala ; et disoit l’en communeent que ceulz qui

    date du 24 juillet au lieu de celle du 17. Cf. Histoire de Flandre, t. III, p. 290 à 296, et Pirenne, Hist. de Belgique, t. II, p. 119, note 1.

  1. Édouard III était de retour à Sandwich le 25 juillet (Chronique de Richard Lescot, p. 66, note 2 et p. 208) ; Rymer (t. III, p. 53) dit que, le 26 juillet, Édouard III « apud Sandwicum, hora prima applicuit ».
  2. Sur ce siège de Quimper par Jean de Montfort, que Charles de Blois fit lever, voir A. Le Moyne de La Borderie, Hist. de Bretagne, t. III, p. 498.