Page:Viau - Œuvres complètes, Jannet, 1856, tome 1.djvu/281

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Il les faut rompre sous le faix.
Le tonnerre finit l’orage,
Et la guerre apporte la paix.

Henry, destourne icy tes yeux,
Et, regardant ces tristes lieux
Consacrez à ta sepulture,
Considere comme ton cœur
Se lasche, et contre sa nature
Reçoit un ennemy vainqueur.

Toutesfois, grand astre des roys[1],
Celle qui te print autrefois
Encore impunement te brave ;
Ton cœur ne luy resiste pas,
Et demeure tousjours esclave
De ses victorieux appas.

Grande reyne, en faveur des lys
Avec luy presque ensevelis,
N’offencez point ses funerailles ;
Pour l’avoir, à quoy le dessein
De venir rompre des murailles
Si vous l’avez dans vostre sein ?

Merveilleux changement du sort !
Ce grand roy, que devant sa mort
Vous gaigniez avecques des larmes,
Est-il si puissant aujourd’huy
Qu’il vous faille employer des armes
Pour avoir empire sur luy ?

Quoy que ce grand cœur genereux,
Forcé d’un respect amoureux,
Ait flechy devant vostre face,
Il n’est point si fort abattu,
Que son fils n’y trouve une place

  1. Les quatre strophes qui suivent ne se trouvent pas dans la première édition.