Haut écrit en lettre dorée,
Sur le fer de ses javelots.
Puisque sa gloire est accomplie,
Grands destins, je ne vous supplie
Que de faire continuer
L’honneur où je le vois paroître,
Sans le faire diminuer,
Quand vous ne le pouvez accroître.
Mais le Ciel que tu dois orner,
Maurice, tâche de borner
Le fil sacré de tes journées :
Il t’a déjà marqué le lieu
Où tu dois, après cent années,
Assis un peu plus bas que Dieu,
Fouler aux pieds les destinées.
Les Muses en m’ouvrant les cieux
M’ont fait voir que ces demi-dieux,
A qui la terre fait offrande,
Fors le bien de ton amitié,
N’ont point félicité si grande,
Qui ne te pût faire pitié.
Les astres, dont la bienveillance
Se sent forcer de ta vaillance,
Sont apprêtés pour t’accueillir :
Déjà leur splendeur t’environne,
Dieu comme fleurs les vient cueillir
Pour t’en donner une couronne
Qui ne pourra jamais vieillir.