Page:Viau - Œuvres complètes, Jannet, 1856, tome 1.djvu/306

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Sans estre poltron ni mutin
Je verray fondre cet orage,
Et conjure ton amitié
De n’avoir ny soin ny pitié,
Quelque mal-heur qui m’importune.
Dieu nous blesse et nous sçait guerir,
Et les hommes ny la fortune
Ne nous font vivre ny mourir.



À M. LE MARQUIS DE BOQUIGUANT[1].

ODE.


Vous pour qui les rayons du jour
Sont amoureux de cet empire
Que Mars redoute et que l’Amour
Ne sçauroit voir qu’il ne souspire,
C’est bien avecques du subject
Qu’un grand roy vous a faict l’object
D’une affection infinie,
Et que toutes les nations
Ont permis que vostre genie
Forçast leurs inclinations.

Les faveurs que vous meritez
Ont obligé mesme l’envie
D’accroistre vos prosperitez,

  1. George Villiers, marquis, puis duc de Buckingham, né le 20 août 1592, mort le 23 août 1628, célèbre par son ambassade de 1625, avoit déjà traversé la France avec le prince de Galles, plus tard Charles Ier, lorsqu’il étoit allé chercher une femme en Espagne (mars 1623). Le duc intercéda pour le poète en 1625.