Page:Viau - Œuvres complètes, Jannet, 1856, tome 1.djvu/422

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STANCES.

Le plus aymable jour qu’ayt jamais eu le monde,
Le plus riche printemps que le soleil ait veu,
Celuy de nos amours, d’attraits le mieux pourveu,
Ny toutes les beautez de la fille de l’onde ;
Ce que donne Apollon pour embellir sa sœur,
Aux grâces de vos yeux à peine s’accompare,
Ny toutes ces fleurs d’or dont l’Aurore se pare.
Quand elle va baiser son amoureux chasseur.


EPIGRAMME.


Qui voudra pense à des empires,
Et, avecques des vœux mutins,
S’obstine contre ses destins,
Qui tousjours luy deviennent pires.
Moy, je demande seulement.
Du plus sacré vœu de mon ame,
Qu’il plaise aux Dieux et à madame
Que je brusle éternellement.


EPIGRAMME.


Mon frère, je me porte bien,
La Muse n’a soucy de rien ;
J’ay perdu ceste humeur prophane ;
On me souffre au coucher du roy,
Et Phœbus tous les jours chez moy