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Page:Viau - Œuvres complètes, Jannet, 1856, tome 2.djvu/102

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Thisbé.

Vieux spectre d’ossemens
Vrayraent, je cherche bien tes divertissemens !

Bersiane.

Je cognois bien que c’est de moy qu’elle murmure ;
Je suis donc cet object d’infernalle figure ?

Thisbé.

Je ne dis pas cela, mais tu peux bien penser…

Bersiane.

Que de mon entretien on se pouvoit passer ?

Thisbé.

Justement.

Bersiane.

Je cognois, ou je suis peu sensée…

Thisbé.

Qu’autre chose que toy me tient dans la pensée.

Bersiane.

Ce n’est pas sans sujet, Thisbé, que nos soupçons
Vous ont fait tous les jours ouyr tant de leçons :
Vostre mère a raison d’avoir l’œil et l’oreille
Dessus vos actions.

Thisbé.

N’importe qu’elle y veille,
Je nay rien fait jamais à craindre des tesmoins ;
Mon innocente humeur se mocque de vos soins ;
J’en suis esmue autant que du bruit d’une fueille :
Car je vis sans reproche.

Bersiane.

Hé ! le bon Dieu le vueille !

Thisbé.

Adieu , cherche quelqu’un à qui te faire ouyr.