En deust-il couster plus de poudre
Qu’ils n’en perdirent à Wital[1] ;
Que, par le sentiment chrestien[2]
D une charité volontaire,
Infinité de gens de bien
Avoient entrepris mon affaire ;
Qu’on estoit si fort irrité, •
Qu’en despit de la vérité,
Que Jesus-Christ a tant aymée.
Pour les interests du clergé
On me vouloit voir en fumée
Soudain que je serois jugé.
Et le gaillard Père Guerin,
Qui tous les jours faict à la chese
Plus de leçons à Tabarin
Qu’à tous les clercs d’un dioceze.
Ce vieux bateleur desguisé.
Comme s’il eust bien disposé
Et ciel et terre à ma ruine,
Preschoit qu’à peu de jours de là
La justice humaine et divine
M’immoleroit à Loyola.
On employé, de par le roy,
De la force et de l’artifice,
Comme si Lucifer pour moy
Eust entrepris sur la justice.
A Paris, soudain que j’y fus,
J’entendois par des bruits confus
Que tout estoit prest pour me cuire,
Et je doutois avec raison
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