Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion paludéenne ? Tout porte à le croire, mais bornons-nous à la constatation du fait, il est assez curieux en lui-même pour trouver ici sa place.

D’après toutes les recherches et les analyses que nous venons d’énumérer, rien de très positif n’est encore donné sur la nature des émanations marécageuses. Est-ce un acide, un alcali ? Sont-ce des animalcules ? On l’ignore ; on ignore même si les émanations des eaux salées sont de même nature que celles des eaux douces. Cependant depuis quelques années M. Pouchet, l’habile hétérogéniste et professeur de Rouen, M. Pasteur et plusieurs autres micrographes dont les noms sont connus dans la science, ont cependant fait faire un grand pas à cette partie qui à son importance et son utilité. Sans connaître encore la véritable nature du miasme paludéen, nous ne nions pas son existence, comme l’ont fait quelques auteurs qui ne pouvaient le saisir, l’analyser, le peser ; nous n’imiterons donc pas certains philosophes anciens qui niaient que l’air fût une matière, parce que de leur temps on ne pouvait ni le peser, ni le coercer. Espérons qu’il viendra un jour où, avec des instruments plus parfaits et plus délicats que ceux d’aujourd’hui, la chimie démontrera directement la réalité de ces miasmes qui ne se révèlent encore qu’à l’esprit par leurs effets sur l’organisation animale.

ORIGINE ET DÉGAGEMENT DES EFFLUVES.

Il n’est pas possible d’apprécier directement la production des effluves, on peut seulement supposer la promptitude avec laquelle ils sont produits et disséminés, par les effets qu’ils exercent. Pour bien étudier l’origine des effluves et leur dégagement, il faut considérer successivement les ma-