Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/25

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un nouvel agent peu connu encore dans sa nature, mais qui a une action importante dans la production miasmatique ou effluvienne. D’après les recherches du savant professeur Schönbein sur l’ozone, il arriverait même que certains météores porteraient, en diverses proportions, le mal et le remède ; c’est ainsi que les orages fournissent aux foyers palustres l’humidité nécessaire pour les faire entrer en action, mais qu’en même temps, l’électricité qu’ils développent donne naissance à une grande quantité d’ozone qui neutralise les miasmes végéto-animaux. Malheureusement l’effet de l’électricité est presque instantané, tandis que les élaborations palustres se continuent tant que l’humidité n’est pas épuisée. Les orages sans eau des étés africains seraient probablement, d’après ce qui précède, plus purificateurs de l’atmosphère que provocateurs des miasmes. Les pluies douces et tranquilles, sans orage, produisent au contraire peu d’ozonification de l’oxygène atmosphérique. L’ozone semble appelé à remplir un rôle étiologique important.

M. Clémens rend à volonté l’eau miasmatique, soit en y jetant des cadavres d’animaux, soit en y suspendant, par exemple, un épi d’avoine charbonneuse ; les résultats de cette miasmification artificielle sont prompts et constants : 1° Les animaux (grenouilles, hydres, tritons), habitant l’eau médiocrement miasmifiée, dépérissent la nuit ou à l’obscurité ; il n’y a pas dégagement d’oxygène, il se développe une multitude de moisissures, de champignons et d’infusoires. 2° Dans l’eau fortement miasmifiée, les animaux périssent en peu d’heures, de jour ou de nuit. 3° Ces propriétés délétères ne sont pas dues immédiatement à la présence de cadavres, mais aux moisissures et infusoires qui se développent consécutivement à l’immersion de ces cadavres. 4° L’eau miasmifiée, filtrée au charbon, perd son odeur pu-