Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/29

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Nous trouvons encore dans l’humidité une des causes qui concourent à la propagation des effluves. Les chaleurs du milieu du jour occasionnent cette humidité qui, en s’élevant dans les parties supérieures de l’atmosphère, entraîne avec elle une grande quantité d’effluves ; tandis que le soir, quand l’air perd avec sa chaleur sa force dissolvante, cette humidité se condense, retombe sur le sol et avec elle les effluves auxquels elle sert de véhicule. C’est donc après le coucher du soleil que le voisinage des marais est le plus nuisible, surtout en automne, quand les soirées déjà fraîches succèdent à des journées très chaudes.

Les vents, les mouvements de l’atmosphère ont une influence marquée sur la propagation du miasme paludéen qui peut être transporté par ce moyen à de très grandes distances ; l’extension des effluves dans leur direction horizontale ne peut donc être déterminée d’une manière bien positive. Quand le temps est calme, les effluves s’élèvent plutôt qu’ils ne s’étendent horizontalement ; aussi les côteaux, les lieux élevés qui dominent les marais, sont-ils, en général, plus insalubres que les plaines qui se trouvent à une égale distance de ces mêmes lieux. Si les vents sont impétueux, irréguliers, les effluves sont entraînés, dispersés, disséminés dans tous les sens, c’est à cette dissémination, à cette dispersion que les effluves doivent alors leur peu de nocuité ; mais un vent régulier, même léger, peut transporter ces agents pathogéniques à de très grandes distances, sans que leur influence nuisible soit atténuée. Si les vents favorisent le transport du ferment paludéen dans certains cas, dans d’autres ils le contrarient ; suivant la direction de ces vents, on peut connaître vers quel point les effets des effluves pourront se faire sentir avec le plus d’intensité. Citons un exemple : Saint-Agnant, situé à l’est des marais