Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

geurs qui n’ont fait que traverser la nuit les Marais-Pontins ou de Maccarèse, les Maremmes, etc. Tous ces faits ne doivent pas être pris comme une règle ordinaire, car souvent les marais doivent leur innocuité au peu de séjour que l’on fait dans ces lieux, il ne peut y avoir qu’une impaludation incomplète.

Il existe une très grande différence entre les effets des émanations marécageuses. Cette différence doit être attribuée à un grand nombre de modificateurs que l’on peut voir dans l’espèce des animaux, dans la constitution ou la nature des marais, dans la température, le climat, etc. D’après M. Magne, les émanations des marais en hiver, ainsi que les rivières, les lacs, ne déterminent que des rhumatismes, des bronchites, etc ; celles des marais en partie desséchés par le soleil occasionnent des hydropisies, la pourriture, les lésions organiques du foie ; en automne, lorsque les émanations sont plus abondantes, que les animaux ne reçoivent que des fourrages irritants, que les boissons sont rares et malsaines, les marais déterminent des maladies charbonneuses et impriment un caractère dynamique aux affections de l’estomac, des reins, des poumons.

M. Ancelon a donné une explication, une théorie nouvelle sur la différence des effets des effluves ; ces derniers ont des degrés dans la puissance morbifique suivant l’âge ou la durée de la dilution du miasme. Les observations de ce praticien ont été faites dans les marais de la Seille, qui sont alternativement cultivés et inondés. Les effluves qui proviennent d’une seule année de dilution sont rares et moins mûrs ; de là, affections légères, fièvres intermittentes bornées à l’homme ; les effluves, élevés à la deuxième puissance, par deux années de dilution dans l’eau stagnante, produisent des pyrexies typhoémiques dans l’homme et dans