Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/6

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Parmi les agents pathogéniques, les effluves ou miasmes paludéens tiennent une large place dans l’étiologie d’un grand nombre de maladies que l’on voit régner, pour la plupart d’entre elles, soit à l’état épidémique ou épizootique, soit à l’état endémique ou enzootique. La présence de ces maladies dans les contrées marécageuses est une des causes principales de l’abandon dans lequel se trouve l’agriculture de ces pays. Cet abandon est provoqué par l’éloignement des habitants qui désertent et fuient ces parages comme une terre maudite, dont l’atmosphère viciée et corrompue, est aussi malsaine à l’homme qu’aux animaux. Ces pays offrent le sombre tableau de la solitude et de la misère ; la végétation, ordinairement chétive et languissante, semble partager le triste sort de tout ce qui vit et croît dans ces lieux infects et mortels.

Mais ce délaissement de l’agriculture peut avoir son terme, nous pouvons le trouver dans la salubrité publique ; c’est à l’agriculture que nous devons nous adresser pour obtenir ce résultat, c’est elle qui peut aider l’hygiène et lui fournir les moyens nécessaires pour assainir les pays marécageux, soit par les dessèchements, soit par le drainage, soit enfin par d’autres travaux agricoles bien connus. C’est alors qu’à un terrain stérile et infécond succèdera un terrain productif et fertile, qu’à un pays malsain et désert succèdera un