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Je ne m’arrêterai pas ſur ce que nous fîmes pendant les dix premiers jours qui s’écoulèrent depuis celui où Antonio nous avoit abandonnés. Nous eûmes beaucoup à ſouſſrir du froid pendant la fraîcheur des nuits, & quelquefois de la faim ; nous paſſions les journées entières à chercher de quoi fournir à notre ſubsiſtance, & pleurer sur nos infortunes, & à demander au ciel de daigner y mettre un terme. Notre état étoit toujours le même, & nos peines, nos plaintes, nos inquiétudes ne vous préſenteroient que des détails, monotones sur lesquels il est inutile de m’appéſantir.

Le 22 Mars ou environ, car je ne puis vous répondre de