Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(122)

mer à notre ſéparation : cette idée affligeante commençoit à m’affecter moins, par l’eſpérance que vous ne m’oublieriez pas ; mais je vous revois, je n’oſe me livrer à la joie ; les regrets vont bientôt la faire diſparaître, & ſe renouveller avec plus d’amertume,

Je ne jugeai pas à propos de lui donner de plus vives inquiétudes, en lui diſant naturellement la cauſe de mon retour, & les craintes que je concevois pour nos deux voyageurs, dont l’un étoit son mari. Je lui cachai le péril auquel il étoit expoſé ; je lui dis simplement que pour ſurcharger encore moins la pirogue, j’avois préféré de reſter avec elle ; que M. Lacouture enchanté de