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reusement malades, ne ſachant quel remède leur donner, n’ayant que des huîtres, des poissons, de mauvaises racines & de l’eau à ma portée. Dans quel moment ſurtout étoient-elles tombées dans ce funeſte état ? à l’instant où nous nous préparions à quitter cette Iſle, à nous rendre dans un lieu où nous trouverions des hommes & du ſecours. Il ne fallut plus ſonger à les embarquer ce jour là ; la mère & le fils etoient trop foibles. Partir, c’étoit les exposer à une mort certaine. Les laisser, c’étoit une inhumanité dont l’idée ſeule révoltoit mon cœur, & dont j’étois incapable. Reſter moi-même avec eux, c’étoit n’exposer à ne voir jamais la fin de mes peines, à perdre le ra--