Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/171

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pas cette Iſle ; quand même mes jours ſe prolongeroient, je ne pourrois vous ſuivre, mes jambes me refuſeroient absolument tout service : arrivé avec vous sur la terre ferme, je n’en ſerois pas plus heureux : les endroits habités ne se trouvent pas ſur la côte ; comment pourrois-je m'y rendre ? Il me faudroit reſter exposé dans les bois aux bêtes farouches, & à des incommodités plus cruelles encore que celles que j'éprouve à présent. M’en croirez-vous, M. Viaud, ajouta-t-il après un inſtant de réflexion, partez sans m’attendre ; ne vous inquiétez pas de mon ſort : il ne peut être long ; profitez de votre radeau ; craignez de perdre avec lui l’eſpérance qui vous reſte de