Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/174

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ver, sans lui parler de mes réflexions, & sans lui dire non plus que je ne pouvois céder à ſon avis. Il me ſerra les mains, en me disant de réfléchir à ce qu’il m’avoit proposé.

Je le quittai, & je fus en effet occupé de ſon discours : je l’admirais ; mais je songeois en frémiſſant que c’étoit fait de nous tous, si je balançois à entreprendre un voyage qu’il paroiſſoit désirer. Cependant l’idée de le laisser me déſeſpéroit ; j’aurois pu le porter sur le radeau, & lui faire partager notre fortune pendant la traversée ; mais qu’en aurois-je fait quand nous ferions arrivés à terre ? Il ne pouvoit se remuer ; son ſéjour dans l’lſle étoit moins dangereux ; il n’y avoit point de