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n’avoit pas même fait attention qu’il y en avoit un beaucoup plus proche. Je l’entendis bientôt pouſſer à ſon tour un cri horrible : je portai mes regards de ce côté. Le feu que j’avois allumé étoit très flamboyant ; il m’aida à voir l’ours qui s’étoit dreſſé contre l’arbre sur lequel s’étoit refugié ce malheureux. & qui se diſpoſoit à y monter. Je ne ſavois comment m’y prendre pour le ſecourir. Je lui criai de monter au sommet de l’arbre, de chercher les branches les plus pliantes, mais qui fuſſent capables de le soutenir, & où il ne fut pas possible à l’ours de le joindre : car ces animaux guidés par leur inſtinct, s’attachent, autant qu’il eſt possible, aux