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ment juſqu’à ce moment ; notre laſſitude nous empêcha de les entendre plutôt, & j’en juge ainſi par le bruit effroyable qu’elles faiſoient à l'instant de notre réveil : on eut dit que tous les monſtres sauvages du nouveau monde s’étoient réunis dans ce déſert pour nous épouvanter par leurs cris. Nous diſtinguions ceux de diſſerentes eſpèces : les rugiſſemens des lions nous parurent ſur-tout épouvantables ; ils perçoient par-dessus le bruit que faisoient les autres animaux. Nous les entendîmes à une diſtance peu éloignée : il sembloit qu’ils étoient autour de nous, & que nous n'en étions séparés que par nos feux : c'étoit une barrière que nous nous ſavions bon gré de leur avoir op-