Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(216)

concevable : il n’y avoit pas d’autre parti à prendre que celui de remonter cette rivière, en ſuivant le bord ; juſqu’ace que nous trouvaſſions ſon cours plus tranquille, ou quelque haut fond qui rendit le trajet plus aiſé.

Nous recommençâmes à marcher : deux jours entiers s’écoulèrent, & nous ne vîmes rien qui nous donnât de l’eſpérance. Plus nous allions, plus la rivière nous paroiſſoit impraticable, nos inquiétudes & notre déſeſpoir augmentèrent ; nous déſeſpérions déjà de quitter le pays ; nous n’avions rencontré aucun aliment pendant ce temps ; nous avions été en conſéquence forcés de recourir au cayman, laiſſant le Negre pour la dernière extrêmi-