Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(223)

Las de me fatiguer en vain, je courus au feu que j'avois allumé la nuit précédente, pour voir ſi j’y trouverois encore quelque charbon qui me mit en état de le renouveler, & de m’éclairer enſuite dans mes perquisitions. Il étoit absolument éteint : je n'y vis plus que des cendres, & pas la moindre étincelle.

Accablé de ce nouveau contre-temps, comme si je n’euſſe pas dû m’y attendre, je reſtai couché, livré à la douleur la plus profonde déſeſpérant de tirer aucun fruit de ma peine, incapable de rejoindre Madame Lacouture de cette nuit, & ne ſongeant pas même à l’entreprendre. L’idée de repartir ſans ma pierre, me déſoloit ; je réſolus d’attendre