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chis enfin que le ſoin que nous avions eu de mettre le feu partout sur notre route, avoit dû éloigner les monſtres, & qu’ils s’étoient retirés, pour le fuir, aux extrémités de ces déſerts. En effet, depuis ce temps, ils ne s’étoient jamais approchés des lieux où nous faiſions nos haltes, & nous n’avions plus entendu leurs hurlemens que dans un certain éloignement, qui diminuoit de beaucoup nos terreurs. Je me persuadai enfin que je n’en rencontrerois aucun, & je me mis en route ; mais ce ne fut pas ſans frémir, & sans être pluſieurs fois sur le point de m’arrêter & de faire du feu pour me raſſurer.

Je poursuivis cependant mon chemin ; la crainte me donna des