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avions besoin, & qui dura cinq heures, nous ſoulagea & nous rendit quelques forces.

A notre réveil, nous conſultâmes entre nous, si nous continuerions notre route. En regardant la rivière dont le cours étoit aſſez droit, nous déſeſpérâmes de trouver de long-temps un lien commode pour la traverser. Nous nous déterminâmes à riſquer le passage dans celui où nous étions. Pour cela j’imaginai de construire un radeau. Six arbres effeuillés par le temps, que l’eau avoit entraînés, & qui s’étoient arrêtés vers le bord, auprès d’un autre arbre que le vent avoit couché sur l’eau, & dont les racines tenoient encore fortement à la terre, me parurent des matériaux