Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/266

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sions ; ne les conſommez pas inutilement à m’attendre ici : je vois que le ciel ne veut pas que j’en ſorte ; il m’en avertit par mon épuiſement : le courage & la ſanté qu’il vous a conſervés, montrent qu’il a d’autres vues ſur vous : jouiſſez de ſes bienfaits, & penſez quelquefois à un infortune qui a partagé ſi long-temps vos malheurs, qui vous a ſoulagée autant qu’il a pu, & qui ne vous eût jamais abandonnée, s’il lui avoit été permis de vous ſuivre, & s’il avoit le pouvoir de vous être encore utile : cédons à la néceſſité cruelle qui nous impoſe de ſi dures loix : partez, tâchez de vivre ; & lorſque vous aurez oublié, dans l’abondance, la diſette que nous éprouvons, dites