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le danger de ma ſituation : ils eurent le ménagement de ne pas m’obliger à parler ; & moi, ſatisfait de voir des Européens, jugeant à la manière dont ils s’exprimoient dans ma langue, qu'elle ne leur étoit pas naturelle, je ne ſongeai point à leur demander de quelle nation ils étoient ; cette connoiſſance en vérité m’importoit peu : il me ſuffiſoit de voir que j’étois avec des hommes, & que je pouvois compter ſur eux.

Je les priai de vouloir bien crier encore, & de chercher du côté du taillis qui étoit devant nous, pour ſe faire entendre à Madame Lacouture, dont la longue abſence commençoit à m’inquiéter. Un moment après je