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qu’il se traînoit sur les huîtres qu’il ramaſſoit avec la bouche pour les manger. Il ignoroit abſolument le temps qu’il avoir paſſé seul dans cette ſituation. Il croyoit que nous n’étions point partis, & que nous avions trouvé sur le champ le ſecours dont il avoit profité.

Nous nous gardâmes bien de le détromper alors ; mais la manière dont il avoit vécu juſques-là, ne nous en parut pas moins inconcevable. Si on nous l’eût raconté, nous ne l’aurions pas cru ; & tout en effet ſe réunit pour rendre ce fait incroyable. Nous étions ſortis de l’Iſle le 19 Avril, & c’étoit le 7 Mai que nous y étions revenus ; cela faisoit dix-neuf jours, pendant leſquels il