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& que nous nous ſoyons rétablis. Mais notre guériſon fut pendant quelques jours incertaine. Nous enflâmes prodigieusement. Le Chirurgien qui nous ſoignoit, déſeſpéra d’abord de notre vie : ce ne fut que par des alimens bien nourriſſans, & en très-petite quantité, qu’il parvint à réparer les ravages qu’avoit fait sur nous le manque de nourriture, ainsi que ſa mauvaise qualité. Il réuſſit à nous guérir, à reſſuſciter le jeune Lacouture, dont le mal étoit ſans contredit le plus dangereux. Il eut beaucoup moins de peine à rétablir sa mère.

Je demeurai treize jours dans le Fort. Pendant ce temps, j’appris par un chef de Sauvages, qui vint apporter des lettres à M. Se-