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étions prêtés réciproquement les avoient reſſerrés. Iſolés pendant long-temps aux milieu des vaſtes déserts de l’Amérique, nous n’avions trouvés de ſoulagemens, d'encouragemens, de conſolations que dans nous-mêmes. Le plus grand malheur que nous redoutions, étoit d’être séparés. La ſolitude eût alors paru affreuſe au ſurvivant. Le beſoin & l'intimité nous attachoient l'un à l’autre. Le temps étoit enfin venu où il falloit nous quitter : la raison, les circonstances qui avoient changé, nous en faiſoient un devoir ; nous le remplîmes en gémiſſant : mais nous étions accoutumés à céder à la néceſſité ; elle nous entraînoit dans des climats différens. Ce qui nous conſoloit c’eſt