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moi, oubliez tout cela ; je ne m’en ſouviens déjà plus.

Je fus forcé de me taire ; mais mon cœur & mes yeux se firent entendre. On vint m’avertir alors qu’on n’attendoit plus que moi pour partir, & je quittai mon bienfaiteur avec le plus vif regret.

Après quatorze jours de traversée, ſous la conduite d’un Capitaine plus honnête que le premier, & qui n’auroit pas eu pour moi moins d’attention ni moins d’égard, quand même je ne lui aurois pas été recommandé par le Gouverneur de Saint-Augustin, j’arrivai à la nouvelle Yorck. Nous étions au 3 Août. Je fis connoiſſance avec des François établis dans cette Ville, & qui