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peu de biſcuit, des armes à feu pour nous défendre, pour nous procurer du gibier, & ſur-tout du feu dont nous manquions, & qui auroit ſéché nos habits & nos membres tranſis par le froid & l’humidité. Ce dernier beſoin étoit celui qui ſe faiſoit sentir avec le plus de violence ; notre imagination se tournant toute entière de ce côté, ne s’exerçoit que sur les moyens de la ſatiſfaire ; nous eſſayames en vain la méthode des ſauvages, en frottant deux morceaux de bois l’un contre l’autre ; mais notre maladreſſe ne nous permit pas d’en venir à bout.

Nous renoncions enfin l’eſpoir de faire du feu, lorſque je remarquai que la mer s’étoit preſ-