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III

Étranges trépas. — Révélations surprenantes des explorateurs. — Le nœud fatal

Toujours fidèles au rendez-vous et mus par l’espoir d’entendre quelques nouveaux récits intéressants, nous étions tous assis tranquillement sous une tonnelle embaumée au Frioul, humant les brises chaudes et caressantes du large qui semblaient nous apporter les parfums enivrants d’Afrique, au coup de neuf heures tapant.

La nuit était radieuse et tous, en face d’un bock confortable, sans plus attendre, nous donnâmes la parole au vieux capitaine Capdediou, de Tarascon.

— En effet, Messieurs, j’ai pas mal navigué dans les mers du Sud et dans le Pacifique dans ma longue carrière de vieux loup de mer au long cours, c’est bien le cas de le dire, cependant aujourd’hui, si vous le voulez bien, nous n’irons pas aussi loin et nous nous arrêterons en route, dans l’île enchantée de Ceylan.

Un beau matin, il y a de cela trente et des années, j’étais arrivé avec mon raffiot, faire escale à Colombo, histoire d’y déposer un peu de riz et d’y embarquer un peu de café. Le matin même j’avais réglé toutes mes affaires en ville et, l’après-midi, tandis que mes