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tuée et poignardée sur place, et le petit commerce, tant lucratif des cambrioleurs de nécropoles, continua de plus belle.

Que faire ? Cette seconde stupeur fut de courte durée.

C’est alors qu’éclata l’esprit vraiment souple, inventif et merveilleux de ces bons Yankees ; un cinquième syndicat se forma sur le champ, celui des loueurs ou vendeurs de cadavres. C’est bien simple et voilà comment fonctionne le dit syndicat : un milliardaire meurt, sa famille le fait mettre dans un triple cercueil de bois, plomb, etc., et le garde chez elle, et, en même temps, elle loue au mois, comme une simple voiture, ou achète définitivement le cadavre anonyme d’un pauvre diable, qui vient d’un hôpital quelconque, ou d’une famille de malheureux qui l’a livré pour 25 dollars. Le syndicat le met dans le tombeau et le tour est joué. Les voleurs de cadavres n’y tiennent pas, puisqu’il est faux et qu’il n’y a plus rien à faire pour eux.

On n’a pas hésité à qualifier ce dernier syndicat de génial ; cependant, à la réflexion, il a encore bien des inconvénients. Si les cambrioleurs de nécropoles semblent définitivement vaincus, il faut faire garder sa demeure par un nombreux domestique sûr et fidèle. Ceci a l’air d’une scie, et cependant c’est une page d’histoire absolument vraie ; c’est alors que l’on pensa enfin à un sixième syndicat, celui des constructeurs de coffres-forts pour cercueils ou cadavres, ce qui simplifiait bien des choses et donnait une grande sécurité aux familles !

Et puis, on se demande si la loi et la police ne