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tance de ma découverte. À l’heure actuelle, je ne suis pas encore arrivé à dépouiller toutes mes réponses avec mes 71 secrétaires, auxquels j’ai donné une clef pour les déchiffrer ; cependant je puis dire que j’ai déjà des correspondants dans dix-sept millions huit cent vingt-neuf mille quatre cent-sept planètes, astres ou mondes inconnus jusqu’à ce jour comme service télégraphique.

J’ai bien dit 17 829 407 mondes et je crois que, du coup, sans me flatter, j’ai fait la pige à Mougeot qui n’était encore parvenu à correspondre, en dehors de la Terre, qu’avec Saint Antoine de Padoue ! et Swedenborg lui-même est absolument enfoncé jusqu’à la garde.

Maintenant pour rentrer dans mes frais d’études préliminaires et payer mes secrétaires, j’ai ouvert un bureau télégraphique pour ceux qui veulent envoyer des dépêches inter-astrales, dans l’espérance d’y retrouver leur belle-mère ou un être aimé.

J’ai la liste des astres et des correspondants et, jusqu’à nouvel ordre, j’ai établi un tarif unique. C’est mille francs la lettre ; quand il y a un accent aigu ou grave, ou un point c’est douze cents francs par lettre ; le tréma et l’accent circonflexe coûtent treize cents francs avec la lettre, enfin la cédille vaut quinze cents francs, étant donnée la difficulté de certaines ponctuations ou accentuations inter-astrales !

Je ne sais si la clientèle va affluer, mais, malgré le prix relativement élevé — et qui est pour rien, si l’on tient compte des distances — et que nos frais généraux m’empêchent d’abaisser pour le moment, où je