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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/276

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reprendre le problème pour moi-même et à mon compte et, avec l’entêtement d’un breton — je suis né à Paris, auprès du Louvre et du Palais-Royal, non loin de la gare Montparnasse qui conduit en Bretagne, c’est-à-dire dans sa banlieue — je me dis que j’arriverais à solidifier les gaz et, par conséquent, à m’habiller comme Dieu le Père et les fées.

Seulement la volonté ne me suffisait pas, il fallait trouver un moyen pratique d’y arriver et c’est encore avec la découverte ou plutôt l’invention de mon canon monstre sur rails hydrauliques, à travers un tunnel de plusieurs kilomètres dans une montagne et servant de tube, que j’arrivai à l’application pratique de mon idée.

Avant de tirer un coup et de mettre en mouvement mon chariot à une rapidité vertigineuse, je faisais boucher l’orifice de la sortie par un énorme disque vissé et blindé et je remplissais le tunnel d’un gaz quelconque.

Les premières fois, je me disais : je vais faire sauter la montagne sous l’effort de la pression ; mais bast ! mon canon-tunnel était bien construit, comme je l’ai expliqué dans un chapitre spécial, et tout résistait parfaitement.

Alors je n’ai eu qu’à faire dévisser le disque de l’ouverture pour trouver derrière lui, en une belle couche d’une belle épaisseur solide, les différents gaz que j’ai soumis à ce système préparatoire. C’est ainsi que le paletot que j’ai sur moi est en hydrogène tissé, parfaitement sec, sain et souple ; mon pantalon est en oxygène cousu à la machine, et mon gilet est en azote brodé au fuseau sur les revers. Quant à