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première nécessaire pour la main grosse et lourde d’un auvergnat.

Je sais que ma découverte n’est pas encore connue et déconcerte beaucoup de gens ; elle est cependant curieuse et réelle et combien singulière ! Ainsi, l’été dernier un de mes ami que j’avais habillé de la sorte, visitait mon usine de production de force ; il eut la maladresse de se mettre en contact par le bout en fer de son parapluie avec une dynamo et immédiatement il fut entouré d’un nuage épais ; on le crut tué, on se précipite à son secours, il n’avait absolument rien, mais l’électricité avait remis tous les corps à l’état gazeux et le nuage dispersé. il apparut nu comme un ver, ce qui l’a beaucoup gêné sur le moment.

Il est évident que, par un temps d’orage, c’est un accident qui peut vous arriver, si la foudre tombe sur vous ou à côté, mais c’est si rare et c’est si bon, par contre, de se savoir habillé comme Dieu et les fées !

Maintenant pour les personnes incrédules, je me tiens à leur disposition dans la boutique que je viens d’ouvrir à l’Exposition tout près du Château-d’Eau[1]. Seulement je dois les prévenir que, jusqu’à nouvel ordre, cette solidification et ce tissage des gaz me revenant fort cher, je ne puis pas livrer un pantalon en oxygène tissé à moins de trente mille francs, et un paletot en azote chiné à moins de soixante mille francs.

  1. Depuis la fermeture de l’Exposition j’ai transporté mon magasin à côté de mon usine, rue Mouffetard pour faire des économies.