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La Conquête du vide

À l’assaut de l’Himalaya. — Enlevez-moi le ballon. — Le scaphandrier vainqueur

On est toujours à nous parler de la conquête de l’air ; c’est une mauvaise blague, une infecte légende qu’il est vraiment temps de détruire. C’est bien de la conquête du vide dont il doit être question puisque tout le monde sait, nonobstant la célèbre expérience de Gay-Lussac, qu’au-dessus de 7 000 mètres — 21 000 pieds, si vous aimez mieux, on passe l’arme à gauche, à cause du manque d’air respirable.

Or que l’on ne paisse monter à 8 000 mètres dans les airs, ou descendre à la même profondeur, dans un sous-marin plongeur, électrique et étanche, l’homme s’en est assez bien consolé jusqu’à ce jour[1], mais que l’on ne puisse pas explorer toute la terre, parce qu’elle est trop haut ! que l’on ne puisse pas même escalader le mont Everest ou Gaurisankar, au sommet de la chaîne de l’Himalaya parce qu’il a 8 840 mètres d’altitude, que l’on ne peut pas y respirer, que le sang vous sort par les oreilles et par tous les pores, voilà qui est par trop guignolant, comme

  1. Surtout depuis ma descente au fond du Pacifique, telle que je l’ai contée ici-même.