lait pas se marier, qu’il se considérait comme trop pauvre pour demander la main des filles nobles et riches de la Bretagne et trop fier pour demander celle des autres. Et puis l’on savait où l’on croyait savoir qu’il avait des sentiments religieux d’un mysticisme exalté et qu’il n’aimait guère que la chasse et ses chiens.
Il est de fait que les montagnes Noires et les monts d’Arrée n’avaient point de secrets pour lui et qu’il m’attendait chaque hiver avec impatience pour aller y chasser les derniers renards et les quelques sangliers qui pouvaient y avoir été oubliés du temps des Druides.
Donc nous revenions par un temps très dur, assez rare en Bretagne, d’une longue partie de chasse, par une nuit noire, quoiqu’il ne fut pas encore six heures, un vingt-quatre décembre, bien décidés à faire au château, non pas un bon réveillon, mais simplement un bon diner.
Nous rentrâmes donc au château et après un petit bout de toilette nous étions bien attablés devant une immense cheminée où brûlaient gaîment des bûches énormes — des bûches de Noël, — mon ami, le curé du village, qui passait encore pour une belle fourchette, malgré ses soixante ans et deux ou trois jeunes fils des châtelains des environs, camarades du baron de Poullaouen.
Si le repas fut gai, Il est inutile de le dire et au café, tout en fumant sa pipe ou un excellent cigare, chacun se mit à raconter sa petite histoire de Noël. Dans nos pays de traditions et de superstitions religieuses comme la Bretagne, depuis les druides jus-