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j’ai dû conduire la semaine dernière mon pauvre ami dans un asile spécial.

La voilà donc enfin trouvée la raison pour laquelle il y a tant de fous dans les asiles d’aliénés. Y a-t-il un remède radical à cet état de choses lamentable ?

— Il y en a deux :

1° Convoquer tous les théâtres et toutes les compagnies de chemins de fer pour savoir si l’après-midi continue à être l’après-midi, ou si elle doit devenir la matinée pour le bon plaisir des premiers ou le soir pour la joie des secondes. Du reste on pourrait s’entendre facilement et avoir la matinée une et la matinée bis pour les théâtres ; de même la soirée une pour les chemins de fer et la soirée bis pour tout le monde.

Enfin, comme il est bien certain, en telle occurrence, que ce sont les théâtres et les chemins de fer qui sont les seuls coupables, avec leur manie baroque de diviser le temps, les forcer à entretenir à leurs frais les asiles d’aliénés. Ça allégerait d’autant le budget.

Enfin on forcerait les officiers ministériels à leur payer, aux pauvres fous, des friandises tous les dimanches et jours fériés pour leur apprendre à avoir encore compliqué la question avec leurs heures de relevée ! — relevée de quoi S.V.P. ? D’autant plus que c’est ça qui a fait déborder le vase, pardon, la cervelle de mon pauvre ami !