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centenaires et déjà depuis longtemps quadri-aïeuls.

— Vraiment, je suis renversé.

— Mais non, c’est logique et qu’est-ce que je fais, sinon poursuivre l’échelle régressive ou descendante des êtres — par des moyens artificiels et hâtifs, il est vrai — tout comme la nature, au début, a poursuivi l’échelle progressive et ascendante des êtres jusqu’aux monstres disparus dont nous parlions hier. Pour vous qui avez surpris si bien le secret de la vie géologique des astres et qui expliquez si parfaitement, dans vos conférences, comment un astre naît, vit et meurt, vous devez trouver cela tout naturel, puisque moi, je ne le fais que pour le cycle zoologique des mondes…

— Vous me comblez d’admiration.

— Vous êtes trop indulgent. Mais poursuivons ; ce que je suis avec une attention passionnée, en ce moment, c’est l’instant logique, fatal inéluctable où, en obtenant toujours des sujets plus petits, J’arriverai à passer de l’homme vertébré à l’homme invertébré, comme les insectes.

Que sera la transition ? Je l’ignore ; mais ce jour-là je serai bien près du triomphe final de mes théories et de leur démonstration expérimentale. J’arriverai rapidement à l’homme microbe faisant la conquête de toute la terre, tuant tous les autres microbes malfaisants et se reproduisant instantanément par milliards d’exemplaires, comme vous savez.

Alors je serai bien près de toucher à la cellule primitive, à celle même qui nageait avec l’esprit de Dieu, à la surface des eaux, suivant toutes les théogonies et la Genèse elle-même et j’aurai donné en