Page:Vicaire - Au pays des ajoncs, 1901.djvu/57

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Les calvaires m’ont fait un salut familier.
Tout le charme d’Arvor m’entoure et me pénètre.

Je ne demande plus que la douceur du chant.
Si j’ai des ennemis, je n’en veux à personne.
Je suis l’oiseau qui vole et l’Angelus qui sonne
Pour le sage et le fou, même pour le méchant.

Et voici, grâce à Dieu, ma plantureuse hôtesse
Qui m’apporte la goutte et le cidre mousseux.
— « Encore au lit, dit-elle, êtes-vous paresseux ! »
Comment ne pas répondre à tant de politesse ?

Bretagne hospitalière et franche, à ta santé !
Aux filles de Trégor, à tous ses rudes hommes !
Comme eux, je rends hommage au noble jus des pommes.
J’étais déjà Breton sans m’en être douté.