Page:Vicaire - Au pays des ajoncs, 1901.djvu/84

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Je crois, Dieu me pardonne,
Qu’ils avaient un peu bu.
Le Korandon barbu
Serrait sa Korandone,

Et, comme des cabris,
Tous deux sur l’herbe folle
Faisaient la cabriole
Avec de petits cris.

Ils me virent ensemble
Et, sans se déranger,
— « Salut, bel étranger,
Le diable te ressemble.

Veux-tu boire avec nous ?
On va se mettre à table,
Le cidre est délectable,
L’hydromel aussi doux. » —

Il passait sur les choses
Comme un souffle enchanté.
Une molle clarté
Baignait les champs de roses.

Tout à fait engageant
Était le menu couple