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L’HEURE ENCHANTÉE


Elle suit la ronde
Des dames des bois,
Elle suit la ronde
Qui va par le monde.

Sa gorge enfantine
Tremble doucement,
Sa gorge enfantine
Couleur d’églantine.

Elle ignore même
Qu’on ait un amant.
Elle ignore même
Ce doux mot : Je t’aime !


II


Or, une nuit d’été, sous la lune d’opale,
Comme elle passait blanche, une fleur à la main,
À cette heure où le ciel se teint de rose pâle,
Tremblante, elle s’arrête au détour d’un chemin.

Parmi les boutons d’or, dans l’herbe, sous les saules,
Un jeune homme était là, qui semblait endormi.
De blonds cheveux couvraient ses robustes épaules.
Sa bouche souriait, entr’ouverte à demi.