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SIX ANS AUX MONTAGNES ROCHEUSES

ne sera pas hors de propos de dire ici un mot du régime scolaire aux États-Unis.

L’école primaire publique est essentiellement gratuite, obligatoire, neutre et mixte. La principale source de revenus pour alimenter ces institutions consiste dans des terres dites « terres d’écoles ». On sait qu’en Amérique les géomètres officiels ont partagé le territoire comme un damier en carrés de six milles de côté ou de trente-six milles de surface, appelés « townships » ; or dans chacun de ces townships ou districts, le 16e et le 32e milles carrés de terres sont réservés à l’entretien des écoles existantes et à la fondation d’écoles nouvelles. Ces terres, louées à des fermiers qui les cultivent, rapportent plus ou moins. À Frenchtown même, elles rapportent assez pour donner. à l’instituteur un salaire de 80 dollars ou 400 fr. par mois. Quelquefois il y a une baisse de fonds, l’argent manque, et alors, sans plus de cérémonie, on licencie l’école.

Rien de plus facile que de fonder une école nouvelle dans un district quand les revenus des terres d’écoles sont disponibles. Sept ou huit pères de famille se réunissent et déclarent leur intention d’ouvrir une école plus rapprochée de leurs habitations. Ils nomment un comité composé de deux ou trois d’entre eux, qui désormais prendront la direction de l’œuvre. Ceux-ci vont trouver la « surintendante », c’est-à-dire la directrice de toutes les écoles primaires du Comté ; ils font leur déclaration, choisissent leur instituteur et reçoivent sur le fonds commun les allocations nécessaires. C’est presque toujours une institutrice qui enseigne dans les écoles primaires ; il paraît que ces jeunes filles ont plus d’aptitude que les hommes à instruire leurs élèves ; mais en revanche, il paraît aussi