Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/147

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merveilleuse  ! Ils n’avaient d’autres armes que l’arc, les flèches et les couteaux de pierre, ni d’autres moyens de transport que des chiens. La pointe de la flèche était formée d’une pierre taillée en triangle  ; c’est avec ce seul instrument qu’ils devaient pourvoir à leur entretien. Nourriture, vêtement, tentes, ils tiraient tout de la chair et de la peau du buffalo. Voyages ou chasses, tout se faisait à pied  ; pour transporter leur mobilier, ils n avaient que des chiens ou leurs propres épaules, ce qui rendait leurs déplacements lents et difficiles, et leurs chasses fatigantes et périlleuses.

Les buffalos sont des taureaux et des vaches sauvages, dont il est dangereux de s’approcher sans autre arme que des flèches et un arc  ; parfois rendus furieux par leurs blessures, ils se retournent contre le chasseur, et si celui — ci n’est pas assez prompt dans sa fuite, il court grand risque d’être roulé par terre ou lancé dans les airs sur les cornes du terrible animal. Il fallait donc user de ruses, ramper sans bruit à travers les broussailles et les herbes hautes, et, arrivé à portée, viser une partie vitale, lancer la flèche avec force de manière à percer le cuir épais pour tuer la bête. Que de fois les buffalos blessés mortellement s’enfuyaient en portant la flèche dans la plaie, privant ainsi le sauvage de sa proie et de son arme  ! Quand la chasse était heureuse, toute la tribu se réjouissait, et le chasseur recevait les félicitations de tous. Outre les buffalos, on chassait aussi les cerfs, les chevreuils, les moutons sauvages, les lièvres et autres animaux. On recueillait aussi des fruits et des racines, et quand les provisions abondaient, on faisait sécher au soleil les quartiers de viande, les fruits et les racines, que l’on réservait pour les temps de disette.

C’est ici le cas de répondre aux calomnies des blancs