Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/175

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Ce massacre produisit la plus profonde impression sur l’esprit des sauvages  ; frappés de terreur, ils se soumirent pour toujours. À l’heure qu’il est, toutes les tribus indiennes des États-Unis sont gouvernées par une main de fer. De même que beaucoup de blancs n’aiment pas les Indiens, de même beaucoup d’indiens n’aiment pas les blancs  ; ils ne cèdent qu’à la force et ne s’avouent vaincus, sans espoir de se relever, que par la crainte des millions de blancs qui les entourent. S’ils avaient la moindre chance de vaincre les blancs, aujourd’hui même toutes les tribus se soulèveraient comme un seul homme pour rôtir vifs les blancs et les dévorer. Tels sont les sentiments qui bouillonnent dans le cœur et la tête des Indiens subjugués  ; ils voient dans les blancs la cause de toutes leurs calamités et de leur destruction prochaine, dont ils ont le clair pressentiment.

Les tribus indiennes se trouvant donc dans cet état de désolation et sur le point de disparaître, il est de notre devoir de redoubler d’énergie pour en envoyer le plus grand nombre possible au ciel. S. Jean, au chapitre VII de l’Apocalypse, raconte qu’il a vu au pied du trône de Dieu une grande foule d’élus de toute tribu  ; — pour accomplir cette prophétie, nous travaillons à y joindre quelques représentants de la tribu des Pieds-Noirs.


IX.

Sépultures indiennes.


À peine un Indien a-t-il expiré, qu’on le porte à la sépulture  ; seuls les membres de la famille l’accompagnent. Autrefois le cadavre était lié ou cousu dans une peau de buffalo et déposé sur un arbre ou sur une sorte d’estrade où on l’abandonnait. Maintenant ils commencent à se