Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/231

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pourrait ici contenir encore "deux fois autant de monde.

» — Combien sont-ils en tout, les Cœurs d’Alêne !

» — Avec leurs amis, catholiques de la tribu des Spokanes, ils sont environ un millier.

» — Viendront-ils tous ?

» — Certainement, quand même il y aurait plusieurs pieds de neige. Je vous montrerai une vieille Indienne venue à pied de 30 milles de distance, et qui a dû traverser plusieurs rivières avec de l’eau jusqu’à la ceinture. »

» Cependant les Indiens continuaient à arriver chaque jour à la Mission ; lorsque tous furent réunis, les chefs s’assemblèrent en conseil et en séance publique, discutèrent les différentes causes civiles et criminelles qu’ils avaient à traiter. Ensuite le grand chef, président du conseil, après avoir pris l’avis de tous les autres chefs, prononça Li sentence, condamnant quelques-uns à la réprimande, un à dix, un autre à 50 coups de bâton, un troisième à deux jours de prison et de jeûne.

» Le septième jour de cette neuvaine, le missionnaire confessa les femmes, du matin au soir, et, le huitième jour, les hommes. Pendant ce temps, des jeunes gens préparaient sur la place un immense bûcher, en grande partie de bois résineux, pour allumer un grand feu pour la nuit de Noël. Le neuvième jour se passa encore à entendre les confessions jusqu’au soir. Et quand le pauvre missionnaire croyait en avoir fini et se retirait pour prendre un peu de repos avant la messe de minuit, voici venir une foule de gens avec mille doutes et difficultés. Un chef voulait savoir combien de coups de fusil on devait tirer ; un autre ce qu’il devait dire au peuple avant d’entrer à l’église ; un troisième à quelle heure on devait allumer le bûcher ; puis un vieillard demanda combien de bergers étaient venus adorer l’Enfant Jésus ; un jeune homme qui