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SPOKANE ET LES INDIENS

de chaque agence une école de garçons et de filles qu’il entretient libéralement  ; de là, dans nos écoles, diminution sensible des élèves, qui se recrutent plutôt parmi les blancs et les métis que parmi les Indiens.

À chaque mission se rattache une exploitation agricole, plus ou moins importante : il faut bien entretenir le personnel et nourrir les enfants. Ces fermes sont dirigées par nos Frères qui président aux travaux de culture et à l’élevage du bétail. Les troupeaux de bœufs et de chevaux, parfois considérables, ne demandent pas grand entretien  ; on les laisse errer en liberté dans la Réserve, chaque animal portant imprimé au fer rouge la marque de son propriétaire. Deux ou trois fois par an les cow-boys montent à cheval, et par des courses fantastiques et des charges effrénées, réunissent et ramènent le troupeau entier. On compte les têtes, on marque les veaux et les poulains, et de nouveau on donne libre carrière à toute la bande. On ne conserve jamais à l’écurie plus de deux ou trois chevaux  ; si pour une raison quelconque il en faut un de plus, on va le chercher au pâturage.

Nous avons également une idée du type indien : peau jaune, cheveux invariablement noirs, menton arrondi et sans barbe, figure ronde ou ovale, remarquablement régulière. S’ils sont jaunes, me direz-vous, pourquoi les appelle-t-on Peaux-Rouges  ? J’ai moi-même posé cette question à un Américain, qui m’a répondu : On les appelle Peaux-Rouges parce qu’ils avaient coutume de se peindre en rouge pour la guerre ou pour leurs danses solennelles.

À mon avis, le trait caractéristique de l’Indien, ce qui donne à sa physionomie un air de dignité calme et reposée qui frappe tout d’abord, c’est son impassibilité et son imperturbable sang-froid. Le P. de Smedt avait