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LIVRE IV. — CHAPITRE I.

ment des désignations différentes de ces mêmes ouvrages ? C’est pour ce dernier parti qu’on se prononce après un examen attentif des textes. On retrouve, en effet, soit dans les Hypotyposes, soit dans les deux autres ouvrages, tous les passages auxquels Sextus fait allusion quand il mentionne ces différents titres[1].

Il y a pourtant des ouvrages de Sextus qui ne sont pas arrivés jusqu’à nous ; ce sont : Ἰατρικὰ ὑπομνήματα[2] identiques sans doute aux Ἐμπειρικὰ ὑπομνήματα[3] et le Περὶ ψυχῆς[4].

  1. Ainsi : 1o  Ἀντιρρητικὸς λόγος (P., I, 21) désigne soit M., VII, 29, soit plutôt P., II, 14. — 2o  II. στοιχείων (M., X, 5), cité à propos de la question du vide, se rapporte à P., III, 124, passage compris dans un développement intitulé II. ὑλικῶν ἀρχῶν ; le mot στοιχείων est employé comme équivalent de ἀρχῶν (P., III, 37). — 3o  Les Σκεπτικὰ ὑπομνήματα sont nommés trois fois : A. M., I, 29, Ἀληθὲς ἄπορον ; on retrouve P., II, 80, Ἀνύπαρκτός ἐστιν ἡ ἀλήθεια. — B. À propos de la démonstration, M., II, 106 : Οὐδέν ἐστιν ἀπόδειξις. Cf. P., II, 144 : Ἀνύπαρκτός ἐστιν ἡ ἀπόδειξις. — C. À propos de la voix, M., VI, 52 : Τὴν φώνην ἀνύπαρκτον. En corrigeant le texte, comme le fait Pappenheim pour faire droit à une objection de Fabricius, et en lisant : Ἀπὸ τῆς τῶν δογματικῶν ὁμιλίας au lieu de μαρτυρίας, on retrouve l’équivalent dans M., VIII, 131 : Οὐκ ἄρα ἐστὶν ἡ φώνη. — 4o  Les σκεπτικά sont cités à propos de la notion de corps, M., I, 26 ; la même chose se retrouve dans P., III, 38 : ἀκατάληπτον τὸ σῶμα. Cf. M., IX, 359. — 5o  Le Περὶ τῆς σκεπτικῆς ἀγωγῆς, où il est question du critérium (M., VII, 29), semble faire allusion à P., I, 21. — 6o  Πυρρώνεια, où il est question du temps (M., VI, 61), n’est autre que P., III, 136 (Περὶ χρόνου). Cf. M., X, 169. — De même, M., VI, 58 renvoie à M., VIII, 131. Il y a pourtant ici une difficulté signalée par Fabricius (M., VI, 58, h). Le même ouvrage est encore cité M., I, 282, à propos de la lecture des poètes. Fabricius remarque qu’on ne trouve pas trace, dans les ouvrages de Sextus, du passage auquel il est fait allusion. Pappenheim (op. cit.) croit le trouver dans P., I, 147, 150. Mais il signale lui-même une difficulté qu’il ne surmonte pas. Il se pourrait que, seuls parmi tous les ouvrages que nous venons de citer, les Πυρρώνεια fussent un livre perdu de Sextus. — Remarquons encore qu’en deux endroits des Hypotyposes Sextus fait allusion à des développements qu’il a dû donner ailleurs et qu’on ne trouve pas dans les ouvrages qui nous sont parvenus : P., II, 219, à propos de la division : Πλατύτερον ἐν ἄλλοις διαλεξόμεθα, et P., II, 259, Καὶ εἰσαῦθἱς διαλεξόμεθα. — Le fait que les questions relatives au syllogisme, à la définition, aux genres et aux espèces ne sont pas traitées dans le Π. δογμ. donne à penser que Sextus les avait examinées ailleurs en détail.
  2. M., VII, 202.
  3. M., I, 61. Pappenheim, qui avait d’abord adopté cette opinion (De Sext. Emp. libr. num. et ord.), semble plus tard, et sans dire pourquoi, disposé à l’abandonner (Lebensverh. Sext. Emp., 19).
  4. M., VI, 55 ; X, 284.